L'uvre pour orgue
L'uvre pour orgue constitue la partie la plus importante de la musique
de Jehan Alain. Jehan Alain fut élève de Marcel Dupré au
Conservatoire et en tira une maîtrise parfaite de l'orgue. On peut même
dire que Jehan Alain fut le compositeur qui comprit le mieux l'écriture
et les couleurs de l'orgue au 20ème siècle. L'orgue fut aussi
l'heureux destinataire de la première version du chef-d'uvre d'Alain
: les Trois Danses, destinées à l'orchestre
mais dont la partition finale disparut pendant la Guerre.
Liste des uvres pour orgue :
- Berceuse sur deux notes qui cornent (1929)
- Ballade sur le mode phrygien (1929)
- Postlude pour l'office de complies (1930)
- Lamento (1930)
- Complainte à la mode ancienne (1932) : "Pour
que Poucette joue l'orgue de Valloires"
- Grave (1932)
- Petite pièce (1932)
- Variations sur l'hymne Lucis Creator (1932)
- Chant donné (1932)
- Premier Prélude profane (1933) : "Après
cette nuit encore une autre. Et après une autre, une autre encore...
et après..." (J.A.)
- Deuxième Prélude profane (1932) :
"Ils ont travaillé longtemps, sans relâche et sans espoir.
Leurs mains sont devenues épaisses et rugueuses. Alors, peu à
peu, ils ont pénétré le grand rythme de la vie."
(J.A.)
- Première fantaisie (1932) : "Alors au
ciel lui-même, je criai pour demander comment la destinée peut
nous guider à travers les ténèbres. Et le Ciel dit :
Suis ton aveugle instinct" (Omar Khayyam)
- Deux danses à Agni Yavishta (1932-1934)
- Choral cistercien (1934) ou "Choral pour une
élévation"
- Le Jardin Suspendu (1934) ou "Chaconne"
: "Le jardin suspendu, c'est l'idéal perpétuellement poursuivi
et fugitif de l'artiste, c'est le refuge inaccessible et inviolable"
(J.A.)
- Climat (1934)
- Andante (1934)
- Fantasmagorie (1935)
- De Jules Lemaître (1935) : "L'angoisse
de sentir sa plainte expirer dans l'isolement, la soif d'être aimé
et la crainte d'aimer trop douloureusement" (Jules Lemaitre)
- Intermezzo (1935)
- Choral dorien (1935)
- Choral phrygien (1935)
- Prélude et fugue (1935)
- Suite pour orgue (1934-1936) : Introduction et Variations,
Scherzo, Choral : "De grandes masses, des montées pesantes, brodées
de clameurs... Des ombres abruptes, de grands coups de soleil... Et du vent,
du vent..." (J.A.)
- Deuxième fantaisie (1936)
- Variations sur un thème de Janequin (1936)
: "Cette pièce doit être jouée comme les préludes
dont parlait Couperin... avec fraîcheur et tendresse" (J.A.)
- Litanies (1937) : "Quand l'âme chrétienne
ne trouve plus de mots nouveaux dans la détresse pour implorer la miséricorde
de Dieu, elle répète sans cesse la même invocation avec
une foi véhémente. La raison atteint ses limites. Seule la Foi
poursuit son ascension" (J.A.)
- Monodie (1938)
- Trois Danses (1937-1939) : Joies, Deuils, Luttes
- Aria (1938)

Quelques commentaires
Le chef-d'uvre de Jehan Alain est sans contexte ses Trois
Danses, dont il livra une première version pour orgue. La version
pour orchestre fut perdu pendant la débacle de la Seconde Guerre Mondiale.
Une version pour deux pianos a été réalisé par Olivier
Alain. C'est la musique la plus développée d'Alain, celle qui
nous donne une idée de ce que Jehan aurait pu écrire s'il avait
traversé vivant la guerre.
Les Litanes sont l'uvre d'Alain la plus connue
et la plus jouée dans le monde. Elle fait presque partie du bagage obligatoire
de tout organiste.